Sorcières, envouteuses, enchanteresses, prêtresses, magiciennes, nommez-les comme il vous plaira. Cette année Élise Martimort fait la part belle à ces femmes dont l’histoire, réelle ou mythologique, conserve un souvenir magique, concède une force paranormale. Parfois décrites comme inquiétantes, charmeuses, intrépides, elles ne laissent jamais indifférents les hommes qui ont croisé leur route. La collection 2024 hume un parfum de mysticisme et nous invite à réviser l’histoire et les légendes occupées par ces femmes que l’on a envie d’incarner et que la postérité tend à réhabiliter.
Chaque continent regorge de légendes ou de récits historiques mettant en scène ces femmes au destin hors normes. L’appellation de chacune de ces robes fait résonner leurs noms tel l’écho d’une protestation, un hommage à leur courage, un acte entre la rédemption et la réclamation. SORCIERES mêle donc deux imaginaires afin de les rendre perméables et ainsi les réinventer : l’iconographie de la robe de mariée opposée à l’image de la sorcière. Deux univers, qui, de prime abord paraissent difficile à concilier et qui finissent par se compléter, lorsque la mégère se fait Armide et que l’épouse se révèle désinvolte. Quelles sont donc ces sorcières que la mariée 2024 est invitée à revêtir ?
Les mythes antiques regorgent de ces femmes fascinantes dont la puissance a inquiété les hommes. Circé demeure la plus célèbre d’entre elles, maîtresse dans l’art de la métamorphose et condamnée à l’exil à cause de son intimidante virtuosité magique. Médée, prêtresse d’Hécate, fut l’alliée indispensable pour que le héros Jason conquisse la toison d’or. Enfin Méduse pouvait changer la chair en pierre d’un simple regard. La dispersion de son sang lors de son meurtre aurait donné naissance au corail de Méditerranée.
Les traditions juives nous ont légué Lilith, première femme de l’histoire, première épouse d’Adam, façonnée tout comme lui à partir de l’argile, et rejetée ensuite car insoumise et rebelle. Cette quête de liberté et d’égalité en ont fait une figure de sorcière qui a continué à faire l’objet de rituels magiques et religieux à travers les siècles.
Freya nous conduit sur des terres nordiques et évoque les mythologies vikings. Fille du dieu des océans, sa généalogie s’inscrivait sans conteste dans la scénographie de ce shooting iodé.
Difficile de convoquer la sorcellerie sans évoquer les légendes galloises. Ceridwen est la sorcière la plus puissante des mythes celtes. Admirée car détentrice d’un savoir caché, elle a été élevée au rang de divinité connue pour ses capacités de métamorphose.
La littérature française a inspiré le nom de Loreley, sorcière pour laquelle Guillaume Apollinaire a consacré un poème dans son célèbre recueil Alcools, franchissant la frontière rhénane et nous contant ainsi les récits germaniques.
Kahina et Sarraounia nous portent sur les terres africaines. Deux reines guerrières à l’autorité incontestable et à l’influence telle que les hommes leur ont prêté des dons surnaturels, écrivant ainsi l’histoire de femmes hors du commun. Deux femmes symboles de résistance et d’indépendance, meneuses d’hommes, adulées par leurs peuples, animées par la fougue de l’insoumission.
L’Asie dispose aussi de son lot de contes magiques. Ma-Gu acquit le statut de magicienne à titre posthume grâce à ses talents de guérisseuse, tandis que Ananda est l’une des femmes les plus célébrées du XXe siècle, louée par un grand nombre de disciples témoins de ses expériences mystiques et de l’accomplissements de miracles.
Agnès est le nom porté par plusieurs femmes accusées de sorcellerie par l’Inquisition, condamnées au bûcher, et devenu ainsi un prénom emblématique de la sorcière.
Enfin certaines magiciennes plus proches de notre époque ont également servi d’inspiration pour l’élaboration de cette collection. Endora, personnage de la série Ma Sorcière bien-aimée, demeure une figure d’émancipation, de sédition et de liberté issue de la pop-culture, alors que Silver évoque une autrice américaine connue pour ses publications de sorcellerie moderne et dont le nom était particulièrement évocateur et reluisant pour désigner la pièce principale de cette collection.
Quant aux robes, elles sont un terrain d’amusement pour la mariée 2024 qui se joue des conventions et ose varier les formes et les matières. Le satin duchesse est la grande nouveauté de cette année, offrant une surface brillante et structurée et diversifie le volume des jupes. Fente incisée, traine ample, épaules structurées, broderie perlée, élégance et glamour définissent cette collection dans une ligne résolument Couture. Chaque détail répond à ce décor bonifacien et la dentelle semble être faite de la même étoffe que l’écume du front de mer.
Crédits :
Lieu – Bonifacio, Corse et Hotel Santa Teresa Bonifacio
Robes de mariée – Elise Martimort
Costumes – Faubourg Saint Sulpice
Chaussures – Flordeasoka
Bijoux et accessoires – So Hélo, Les Terrasse d’Aragon, Viadoli
Photographe – Elise Morgan
Vidéaste – Emmanuel Amou
Modèles – Aurélia Grac et Amaury Bent
Coiffure & Make up – Cindy Soria
0 commentaires